Wendy Lafaye portrait ville
Connais tu tes élus ???

Wendy Lafaye

Wendy Lafaye, 29 ans, est aujourd’hui l’une des figures montantes de la majorité municipale clermontoise. Issue des rangs socialistes (et venant à l’origine de la droite), elle cumule à peine élue conseillère municipale plusieurs mandats clés. Dès 2020, à 24 ans, elle entre au Conseil municipal de Clermont-Ferrand sur la liste d’Olivier Bianchi. Elle en devient rapidement conseillère municipale déléguée en charge de l’insertion des jeunes et du numérique, une niche prisée de la politique locale. Dans le même temps, elle siège au Conseil métropolitain (titre officiel Conseillère métropolitaine) au sein du groupe PS-Apparentés. Ces fonctions officielles sont documentées par les organes de la Ville et de la Métropole : on la retrouve inscrite tant sur le site de Clermont Métropole que dans l’annuaire des délégués (mentionnant son portefeuille « insertion des jeunes et accès au numérique ».

Depuis 2021, Wendy Lafaye a élargi son influence au-delà du strict cadre municipal. Elle préside (en qualité de présidente déléguée) la Mission Locale Clermont Métropole et Volcans, association d’insertion des 16-25 ans. Parallèlement, elle a pris la tête de l’Association Régionale des Missions Locales Auvergne-Rhône-Alpes. Mieux encore, elle siège désormais dans le bureau de l’Union Nationale des Missions Locales, au titre de vice-présidente chargée de la « citoyenneté ». Autrement dit, en moins de cinq ans elle a enchaîné des responsabilités locales, régionales et nationales dans le secteur de l’insertion des jeunes – un CV qui ferait pâlir de jalousie bien des vétérans de la politique locale.

Ce parcours fulgurant est d’ailleurs souligné par les médias locaux : en 2021, France Bleu présentait « Wendy Lafaye, 25 ans et présidente de la Mission Locale de Clermont-Ferrand », comme pour insister sur la précocité de ses responsabilités. Et son profil professionnel (consultante en systèmes d’information chez Akkodis/Michelin) glisse presque au second plan devant cette accumulation de mandats. En clair, elle porte plusieurs casquettes : élue locale, manager de structures associatives, représentante régionale, etc. Une vraie Marion Canalès bis, une wonder woman.


Dans le cercle restreint de la majorité

La rapidité d’ascension de Wendy Lafaye s’inscrit dans un cercle étroit de jeunes cadres du PS local. Parmi la majorité municipale, plusieurs adjoints et conseillers issus de la même mouvance (Marion Canales aux finances, Marianne Maximi au logement, etc.) occupent des postes croisés entre la Ville, la Métropole et divers organismes publics ou associatifs. Dans ce microcosme, chacun semble se former « en interne » aux rouages du pouvoir clermontois. Par exemple, on observe que les élus investis dans les missions locales sont souvent les mêmes qui siègent au bureau du Conseil de la Jeunesse ou à des commissions d’insertion. Cette concentration de fonctions – et la connivence qui l’accompagne – nourrit le soupçon d’un entre-soi un peu confortable au sein de la majorité. Les alliances politiques (PS, Génération·s, Écologistes « apparentés ») tissent ainsi un réseau où l’on se cooptait volontiers : l’étiquette du « sans étiquette » pour certains (SE), ne fait souvent que masquer une filiation politique claire.


Extrait du message Facebook du 4 juin 2025 (résumé) : Dans son post, Wendy Lafaye réagit au mouvement des policiers municipaux du 3 juin.
Plutôt que d’écouter ces revendications légitimes, Wendy Lafaye choisit d’attaquer frontalement ceux qui osent les relayer – ici Alexis Blondeau, également élu – tout en minimisant ouvertement les conditions de travail des agents municipaux. Elle affirme que ces agents « travaillent 3 ou 4 jours par semaine » et n’effectuent que 170 jours de travail par an. Ce chiffre, outre le fait qu’il repose sur une base non sourcée, constitue une provocation face à une profession exposée quotidiennement à l’incivilité, au stress, aux agressions physiques, à l’usure psychique, et dont la charge mentale ne se mesure pas en simples jours de présence.
Son discours suggère que revendiquer des conditions dignes équivaudrait à du corporatisme ou à un privilège, comme si la souffrance des uns devait justifier celle des autres. Dans cette logique toxique, les souffrances dans les hôpitaux ou la fermeture de lits sous Macron serviraient de justification pour nier le malaise profond qui traverse les forces de l’ordre locales.

Cette polémique intervient dans un contexte de tensions syndicales locales. La police municipale avait débrayé le 15 mai 2025 pour réclamer de meilleures conditions de travail, plus de moyens et de primes pour les dimanches/fériés. Le maire Olivier Bianchi s’était déjà dit « surpris et agacé » par ce mouvement, rappelant qu’une prime de 100 € avait été accordée aux agents, et parlant de grève « qui n’aurait pas dû avoir lieu ». Le message Facebook de Wendy Lafaye, le lendemain, est venu alimenter la controverse, les policiers municipaux vont ils réagir ?

Wendy Lafaye Titre
Wendy Lafaye post polémique

En somme, Wendy Lafaye incarne un cas d’école de l’élu aux multiples casquettes : applaudie par ses partisans pour sa capacité de travail et sa proximité avec les enjeux jeunesse, elle cristallise aussi les critiques sur le mode de gouvernance local. Son parcours, dûment documenté sur les sites institutionnels  témoigne en tous cas de la perméabilité étroite entre le politique et le milieu associatif à Clermont. Les liens d’ entre-soi qu’elle représente ne font qu’aiguiser la vigilance citoyenne dans notre ville.