L’année 2025 marque un tournant inquiétant à Clermont-Ferrand. Cinq meurtres directement liés au trafic de stupéfiants ont été recensés entre février et octobre, selon les sources policières et les enquêtes de presse. Tous présentent les signes d’une criminalité organisée désormais bien implantée dans la métropole : exécutions par balles, corps calcinés, jeunes victimes et règlements de comptes en pleine rue.
Ce récapitulatif vise à conserver la mémoire factuelle de ces drames, à la fois pour comprendre la dérive sécuritaire que connaît notre ville, et pour rappeler les carences de prévention et d’action municipale face à ce phénomène.

11 février 2025 — Première exécution de l’année : un homme de 25 ans tué par balles

Le 11 février, vers 21h30, le quartier de Saint-Jacques est le théâtre d’une fusillade. Un homme de 25 ans est abattu dans la rue Poncillon. Les secours interviennent rapidement, mais la victime décède sur place.
Les premiers éléments de l’enquête évoquent un règlement de comptes sur fond de rivalité entre réseaux de deal. Le secteur, déjà connu des services de police, est identifié depuis plusieurs années comme un point de vente actif.
Les tireurs ont pris la fuite et l’enquête, confiée à la police judiciaire, n’a pas conduit à d’interpellations immédiates.

20 avril 2025 — Un Albanais de 19 ans abattu en pleine rue

Deux mois plus tard, le 20 avril, avenue Charras, un jeune homme d’origine albanaise, âgé de 19 ans, est exécuté par balles en pleine soirée.
Les témoins décrivent une scène rapide, maîtrisée, laissant peu de traces exploitables. La victime serait impliquée dans un réseau de trafic local concurrent.
Le parquet ouvre une enquête pour homicide volontaire, confiée à la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS).
Cet épisode confirme la présence de groupes structurés venus d’Europe de l’Est, désormais acteurs du marché local.

18 mai 2025 — Découverte macabre d’un adolescent calciné

Le 18 mai, un véhicule brûlé est découvert dans le quartier de Croix-Neyrat. À l’intérieur, les pompiers trouvent le corps d’un adolescent de 17 ans, partiellement calciné.
Les constatations révèlent une violence extrême : selon plusieurs médias, un couteau aurait été planté dans le crâne de la victime avant l’incendie.
La méthode, typique des règlements de comptes liés au narcotrafic, choque même les enquêteurs.
L’enquête, ouverte pour homicide volontaire, mobilise à nouveau la DCOS. La piste d’un message d’intimidation interne aux réseaux est privilégiée.

13 août 2025 — Un homme de 28 ans retrouvé carbonisé dans une voiture

Le 13 août, toujours à Croix-Neyrat, un autre véhicule incendié est signalé à l’aube. Les pompiers découvrent à l’intérieur le corps d’un homme de 28 ans.
La victime, déjà connue pour des faits de stupéfiants, aurait eu des différends avec plusieurs trafiquants de la région.
Les investigations permettent d’identifier rapidement le défunt, et un suspect est interpellé quelques semaines plus tard, poursuivi pour meurtre en bande organisée et association de malfaiteurs.
Cette quatrième affaire confirme l’enracinement de véritables structures criminelles opérant dans le nord de Clermont.

31 octobre 2025 — Fusillade boulevard Clémentel : un jeune homme de 20 ans tué

La nuit du 31 octobre, vers 20h30, des coups de feu éclatent boulevard Clémentel, à proximité du quartier de Croix-de-Neyrat.
Un homme de 20 ans est mortellement touché au thorax. Un second individu, un quinquagénaire sans lien avec la scène, est blessé par ricochet.
Le drame se produit dans une zone très fréquentée. Des riverains évoquent une dizaine de détonations.
L’affaire, immédiatement qualifiée de « probable règlement de comptes », porte à cinq le nombre de meurtres liés au trafic de drogue depuis le début de l’année.

https://youtu.be/ywt_qapuIeE

Une ville prise en étau

Ces cinq affaires, rapprochées dans le temps et l’espace, dessinent une géographie précise du narcotrafic à Clermont-Ferrand :

• Saint-Jacques, Croix-Neyrat, La Gauthière et le secteur Charras concentrent les faits les plus graves.
• Les victimes ont entre 17 et 28 ans, preuve de la jeunesse et du caractère remplaçable des acteurs de ce commerce illicite.
• Les méthodes employées (armes de poing, incendies volontaires, exécutions rapides) témoignent d’un niveau de professionnalisation inédit à l’échelle locale.

Malgré les alertes répétées des habitants et des associations, aucune politique municipale cohérente n’a été déployée pour endiguer ces violences.
Les discours sur la prévention et la médiation ne suffisent plus. Les habitants, eux, vivent dans la peur et la résignation.

En 2025, Clermont-Ferrand n’est plus épargnée par la criminalité liée aux stupéfiants.
Ce n’est plus un phénomène isolé, mais une tendance durable : des réseaux territorialisés, des règlements de comptes, et un encadrement public défaillant.

Notre association estime indispensable de conserver la mémoire de ces faits pour documenter l’évolution de la situation sécuritaire et interpeller les autorités locales sur leur inaction.
La banalisation de la violence est le premier signe d’une ville qui renonce à se défendre.

Sources : Dépêches AFP, CNEWS, TF1 Info, Le Monde, La Montagne, France 3 Auvergne, Le Dauphiné, rapports de la DCOS et éléments communiqués par la Police nationale.