Le soir d’Halloween, le 31 octobre 2025, la fête a tourné au drame dans les quartiers nord de Clermont-Ferrand. Vers 20h30, une violente fusillade a éclaté sur le boulevard Clémentel. D’après le reportage de France 3 Auvergne du 1er novembre, un jeune homme de 20 ans, bien connu du quartier, a été la cible de plusieurs tirs de Kalachnikov. Grièvement touché, il a succombé à ses blessures au CHU Gabriel-Montpied.
À peine un quart d’heure plus tard, dans une rue parallèle, les secours étaient de nouveau mobilisés : un homme d’une cinquantaine d’années, blessé par balle au bras, a été pris en charge. Ses jours ne sont pas en danger, mais ce nouvel épisode de violence a plongé tout le secteur dans la stupeur.
Un fait troublant mérite cependant d’être relevé : le titre initial de l’article publié par La Montagne faisait état de “deux blessés par balles”, minimisant de fait la gravité des événements. Ce n’est qu’un peu plus tard que le quotidien a modifié son titre pour se conformer à la réalité : l’un des deux hommes était bel et bien décédé.

Cette correction tardive interroge sur la rigueur du traitement médiatique local. Dans une ville régulièrement marquée par des faits de violence, comment un média régional de référence peut-il passer à côté d’un décès confirmé par les autorités hospitalières ? Ces approximations nourrissent le sentiment d’une information filtrée, prudente, voire aseptisée, quand la population, elle, vit dans la peur.
Selon les éléments de l’article actualisé de La Montagne, la fusillade s’est produite dans le secteur de Croix-de-Neyrat. La piste privilégiée est celle d’un règlement de comptes lié au trafic de stupéfiants. Le jeune homme décédé était connu des services de police. Les tirs, précis et déterminés, témoignent d’une action planifiée avec emploi d’armes de guerre (AK47). Une enquête judiciaire pour meurtre et tentative de meurtre a été ouverte.
Mais au-delà du règlement de comptes, une question essentielle s’impose : et si une balle perdue avait touché un enfant, un passant, ou un simple riverain rentrant chez lui ? Le boulevard Clémentel est un axe fréquenté, bordé d’immeubles, de commerces et d’arrêts de bus. Plusieurs témoins étaient présents lors de la fusillade. Le hasard seul a évité qu’un innocent ne soit fauché.
Ce scénario n’a rien d’hypothétique : dans d’autres villes françaises, des fusillades de ce type ont déjà coûté la vie à des habitants sans lien avec les trafics. La question n’est donc pas théorique, mais terriblement concrète.
Depuis le début de l’année 2025, cinq personnes ont déjà perdu la vie à Clermont-Ferrand dans des affaires directement liées au trafic de drogue. Ces règlements de comptes successifs traduisent une explosion de la violence criminelle, notamment dans les quartiers nord et à la périphérie de la métropole. Chaque épisode laisse la même impression d’impuissance : des scènes dignes d’un champ de bataille, des habitants terrés chez eux, et des élus qui se contentent de déclarations convenues.
Les habitants de Croix-de-Neyrat sont de nouveau sous le choc.
Pour Vigilance Citoyenne Clermont Métropole, ce drame met en lumière deux réalités inquiétantes :
- la dérive sécuritaire d’une ville où les armes de guerre circulent désormais à ciel ouvert ;
- la dérive médiatique d’une information locale trop souvent prudente ou édulcorée.
La question n’est plus de savoir s’il y aura une prochaine fusillade, mais qui en sera la victime. Tant que la mairie refusera d’assumer pleinement ses prérogatives en matière d’ordre public : coordination avec la police nationale, renforcement des effectifs municipaux, vidéosurveillance réellement dissuasive, les Clermontois vivront sous la menace d’un drame évitable.
Notre association appelle à un sursaut collectif : la sécurité n’est pas une option, ni une variable politique, mais une responsabilité fondamentale envers les habitants.





