classement des communes les plus dangereuses
Bon à savoir

Déconstruire le mythe : « C’est partout pareil en France » – Pourquoi ce discours ne tient pas face aux chiffres

Dans le débat public sur l’insécurité, une phrase revient sans cesse, souvent utilisée par les élus pour se défausser : « C’est partout pareil en France. »
Cette affirmation, répétée comme un mantra, prétend que les violences, les vols et les incivilités seraient uniformément répartis sur le territoire.
C’est faux. Les données nationales montrent au contraire de fortes disparités selon les villes, leurs politiques locales et leurs choix de gestion.
À Clermont-Ferrand, où la délinquance progresse encore de 5 % en 2025 pour atteindre 10 104 crimes et délits sur 147 000 habitants, ce discours apparaît comme une échappatoire commode mais mensongère.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes

Le classement 2025 des villes les plus dangereuses de France, publié par Ville-data.com à partir des statistiques officielles du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), contredit frontalement cette idée d’uniformité.
L’insécurité n’est pas « partout la même » : certaines communes connaissent une explosion des faits tandis que d’autres, parfois voisines, restent nettement plus épargnées.

Top 10 des villes les plus exposées

RangCommuneIndice de dangerositéVariation 2024-2025Maire (2025)Orientation politique
1Lille6,19Stable (=)Violette BerlinguerPS
2Saint-Denis6,26Stable (=)Mathieu HanotinPS
3Marseille6,42Stable (=)Benoît PayanDivers gauche
4Bordeaux6,75+2Pierre HurmicEELV
5Lyon7,05+2Grégory DoucetEELV
6Grenoble7,34+1Éric PiolleEELV
7Paris7,36-3Anne HidalgoPS
8Rouen7,88+4Nicolas RoulyDroite (UDR/LR)
9Aubervilliers8,08+2Karima DelliPCF
10Vénissieux8,14-2Michèle PicardPCF

Ce classement montre plusieurs réalités qu’aucun responsable politique sérieux ne peut ignorer :

  • Certaines villes voient leurs chiffres stagner à des niveaux très élevés (Lille, Marseille, Saint-Denis).
  • D’autres s’enfoncent, comme Rouen, qui grimpe de quatre places avec une hausse notable des cambriolages et agressions.
  • Enfin, plusieurs communes restent durablement dans le rouge, malgré des mandats entiers de gestion municipale.

Démonstration : ce n’est pas « partout pareil »

Si le phénomène touche des villes de toutes sensibilités politiques, l’intensité du problème varie fortement.
La gauche domine le haut du classement, mais une ville de droite (Rouen) y figure également, preuve que le facteur politique ne suffit pas à tout expliquer.
En revanche, il révèle que certaines villes réussissent mieux que d’autres à contenir la criminalité.

Ainsi, Vichy (droite, 42 pour 1 000 habitants) et Riom (centre-droit, 48 pour 1 000) restent très en dessous du taux de Clermont-Ferrand (74,5 pour 1 000). Ces écarts démontrent que l’insécurité dépend avant tout de la qualité des politiques locales, de la volonté d’agir, et non d’une fatalité nationale.

Clermont-Ferrand : un contre-exemple flagrant

Sous la mandature d’Olivier Bianchi, Clermont-Ferrand s’enfonce dans la moyenne haute des villes françaises les plus touchées :

  • 11 007 crimes et délits enregistrés en 2024,
  • +8 % de cambriolages,
  • +12 % de violences intrafamiliales,
  • et une explosion des incivilités dans les transports.

La procureure Dominique Puechmaille l’a reconnu : « La délinquance est de plus en plus installée, visible et violente. »
Dire que « c’est partout pareil » revient donc à nier la spécificité clermontoise et à éluder les manquements locaux : refus d’armer la police municipale, vidéoprotection insuffisante, politique de prévention sous-financée.

Le mythe du nivellement national

Le discours du « partout pareil » n’a qu’une fonction : neutraliser la critique.
En diluant les responsabilités, il évite d’examiner les résultats concrets d’une gestion locale.
Or, les données prouvent que certaines municipalités réussissent à inverser la tendance, tandis que d’autres s’enfoncent.

Les écarts de 30 points entre certaines villes françaises montrent qu’il n’existe aucune fatalité nationale, mais bien des différences de résultats. Et ces différences découlent de choix politiques, budgétaires et organisationnels précis.

Conclusion :

Non, l’insécurité n’est pas « partout pareille ». Elle se concentre dans certaines villes, souvent celles qui ont refusé d’agir ou qui nient la gravité du phénomène.
À Vigilance Citoyenne Clermont Métropole, nous refusons cette déresponsabilisation.

Nous appelons à un débat lucide : sécurité, transparence, efficacité.
Les municipales de 2026 devront juger non pas sur les slogans, mais sur les résultats.