France 3 Auvergne a diffusé, le 3 novembre 2025, un reportage édifiant intitulé « Une situation alarmante dans le Puy-de-Dôme ». Le constat est sans appel : les restaurateurs de Clermont-Ferrand vivent une crise profonde, sans précédent depuis des décennies.
À Clermont-Ferrand, les professionnels de la restauration tirent la sonnette d’alarme. Selon Daniel Roblet, restaurateur installé depuis plus de vingt ans, les pertes de chiffre d’affaires oscillent entre –15 et –18 % selon les mois.
Dans le reportage, il rappelle que le premier choc fut évidemment celui du Covid, mais que la véritable dégradation durable est intervenue avec les travaux permanents dans la ville (timeline 0:20). Ces chantiers, souvent mal planifiés et interminables, ont fait fuir la clientèle extérieure, celle qui faisait vivre les établissements du centre.
« Les clients extérieurs ne sont jamais revenus », explique-t-il, constat que le groupe Facebook SaccageClermont dénonce depuis sa création en avril 2023, et que notre association relaie depuis des mois dans ses analyses sur les conséquences économiques et sociales des politiques d’aménagement municipal.
France 3 révèle également que 47 établissements sont actuellement en redressement judiciaire, un chiffre particulièrement alarmant. Les restaurants traditionnels sont les plus touchés, victimes d’un modèle urbain qui rend leur survie impossible : raréfaction du stationnement, disparition de la clientèle de bureau, accessibilité dégradée, explosion des loyers commerciaux.
Grégory Faverdin, président de l’UMIH 63 (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie), tente d’en expliquer les causes (timeline 1:10), pointant à la fois le poids des charges, la baisse du pouvoir d’achat des ménages et la difficulté à recruter.
Comme souvent, le reportage se conclut sur une note artificiellement positive, évoquant de nouvelles ouvertures de restaurants sans donner cette fois les chiffres précis. Une manière de tempérer le constat globalement désastreux, sans jamais interroger les politiques municipales qui ont contribué à cette situation.
Ce nouveau signal d’alarme confirme ce que nous répétons depuis plus de deux ans : la politique urbaine menée à Clermont-Ferrand détruit progressivement le tissu économique local.
Derrière les discours sur la « ville apaisée », ce sont des dizaines de familles, de salariés et d’artisans qui voient disparaître leur outil de travail.
Article de La Montagne du 3 novembre 2025 :






