Le 4 novembre 2025, France 3 Auvergne ouvrait son journal régional sur une promesse de renouveau : « nouvelle ligne de bus, des parcours modifiés, des offres supplémentaires ». En apparence, une bonne nouvelle pour les usagers. En réalité, une opération de communication parfaitement huilée, reprise en boucle tout au long de la journée par l’ensemble des médias locaux. Radios, journaux, sites d’actualité, tous ont relayé la même version officielle sans la moindre mise en perspective. Un véritable matraquage médiatique, révélateur une fois encore des liens ambigus entre la majorité municipale et les rédactions locales.
Derrière les images léchées et les discours convenus, la présentation de la nouvelle carte T2C, qui entrera en vigueur le 20 décembre prochain, masque surtout une réorganisation précipitée et largement incomplète.
Blandine Galliot, présidente de la T2C, a d’ailleurs reconnu qu’il ne restait « pas grand-chose du réseau antérieur », à l’exception de la ligne A du tramway. Tout le reste aurait été « repensé pour répondre aux nouveaux besoins ». Une formule creuse, sans données concrètes ni bilan chiffré sur les effets réels pour les usagers.
Deux nouvelles communes rejoignent le réseau, parmi lesquelles Saint-Genès-Champanelle, reliée par une « ligne de proximité » (bus 39) circulant toutes les trente minutes. Difficile de parler d’un progrès pour les habitants : cette fréquence ne permet en rien de concurrencer la voiture individuelle.

Le point le plus problématique reste toutefois celui des parkings relais. Le commissaire enquêteur du projet Inspire avait souligné leur caractère indispensable à la réussite de la réorganisation du réseau. Pourtant, nombre d’entre eux ne sont toujours pas construits. François Rage, directeur du SMTC, a annoncé qu’ils seraient finalisés fin 2026, soit un an après la mise en service de la nouvelle carte. Cette chronologie absurde illustre une fois de plus la politique du « tout pour l’image », où l’on met la charrue avant les bœufs pour afficher un résultat avant les prochaines échéances électorales.
Les chiffres annoncés confirment le déséquilibre : 3 300 places prévues dans ces futurs parkings, bien loin du flux automobile quotidien traversant Clermont et sa métropole. Autrement dit, un dispositif structurellement insuffisant dès le départ.
Enfin, les trams-bus, rebaptisés pour l’occasion, car l’appellation « BHNS » (Bus à Haut Niveau de Service) ne faisait plus recette, circuleront toutes les six minutes, contre cinq annoncées lors de la présentation initiale du projet. Ce glissement sémantique cache en réalité une baisse de fréquence, donc une dégradation du service.
L’ensemble traduit une même logique : communiquer avant de construire, promettre avant d’agir. Le projet Inspire, censé transformer la mobilité clermontoise, se résume pour l’instant à une carte redessinée, des discours convenus et une couverture médiatique complaisante.
Pour les habitants, rien ne change : retards, incohérences et improvisation continuent d’accompagner la politique de transport de la métropole. Une refonte d’apparat, pensée avant tout pour soigner l’image du pouvoir local plutôt que le quotidien des usage.





