Depuis le 6 octobre 2025, la Zone à Trafic Limité (ZTL) de Clermont-Ferrand est officiellement entrée en vigueur. France 3 Auvergne y a consacré un reportage le jour même, illustrant parfaitement les premières heures de cette nouvelle configuration urbaine — entre communication triomphale, confusion des automobilistes et désorientation générale.
La ZTL concerne désormais l’axe central de la ville, reliant l’avenue Carnot à la rue Blatin, c’est-à-dire le cœur même du réseau de circulation clermontois. Sur cet axe, seuls certains usagers sont désormais autorisés : transports en commun, véhicules de service, professionnels munis d’une autorisation, et bien sûr les modes dits “doux” comme le vélo.
Le reportage montre la mise en service du nouveau sens de circulation sur l’avenue Carnot, désormais en descente. Plusieurs automobilistes, manifestement mal informés, ont tenté de remonter l’avenue avant de se retrouver bloqués. Une conductrice venue de l’Ain témoigne de sa désorientation complète. Difficile de lui en tenir rigueur : même les habitants de Clermont peinent à suivre les modifications incessantes imposées par les chantiers du projet Inspire, dont la cohérence évolue au fil des mois.

Face à ces désagréments, la communication municipale préfère insister sur les « points positifs » : un livreur se réjouit de ne plus être bloqué par les voitures, et un cycliste pédale sereinement sur une voie désormais dégagée. France 3 reprend le discours d’une “circulation apaisée”, mais la question demeure : que restera-t-il de cette fluidité apparente lorsque viendront les premières pluies, le froid ou les pics d’activité hivernale ? Les infrastructures, pensées avant tout pour l’image, ne semblent pas toujours adaptées à la réalité des usages quotidiens.
Enfin, pour les riverains et professionnels, la fin du reportage apporte un détail d’importance : il faudra effectuer une demande spécifique d’autorisation pour pouvoir accéder à la zone. Une nouvelle contrainte administrative, ajoutée à une complexité croissante de la mobilité dans le centre-ville.
En somme, cette première journée de ZTL illustre une fois encore la distance entre le discours politique et le vécu des habitants. Entre confusion, maladresse et communication soigneusement calibrée, l’expérience du 6 octobre confirme que la transformation de Clermont se fait souvent au détriment de la lisibilité et du bon sens.






